Lorsqu’on entend « Beyrouth » ou encore « Tripoli » on pense forcement aux conflits et aux crises que traverse le Liban. Pourtant, au delà de ces tristes constats, le pays a toujours eu la volonté de se relever et se reconstruire. Le Liban est une destination d’une richesse architecturale, archéologique, gastronomique et naturelle méconnue du plus grand nombre mais qui réserve d’incroyables surprises. Suivez-moi à travers un sublime voyage, avec un regard sur l’Histoire du passé et sur les réalités du présent.
FORMALITÉS
Pour se rendre au Liban vous avez des vols direct avec la compagnie Transavia depuis Paris, Lyon ou Marseille. Pour des vacances vous n’avez pas besoin de visa, juste attention, il faut que votre passeport soit valide et qu’il ne comporte aucun visa/tampon d’Israël sinon l’entrée sur le territoire vous sera refusée.
LANGUES
Ancien Protectorat Français, au Liban nombreux sont ceux qui parlent français (surtout à Beirut). La langue du pays est l'arabe mais sachez qu'il est différent d'un pays à un autre, par exemple il diffère beaucoup des pays du Magreb. Et puis bien sûr l'anglais est parlé dans les villes sans aucun problème!
LA SITUATION ACTUELLE DU PAYS
Je vais rester très succincte et ne pas me lancer dans une leçon de géopolitique mais le Liban est un pays qui a connu et connaît encore des conflits avec ses pays voisins ainsi que des crises économiques importantes.
La crise de 2020 est encore d’actualité et aucun gouvernement n’est à la tête du pays. Le Hezbollah est le principal groupe à influencer le pays. Le "système D" est en marche sur tout le territoire.
L’armée est omniprésente et des check-points sont postés partout dans le pays. Des zones sont fermées par les militaires. Ne soyez pas étonnés de croiser des tanks, des soldats mitraillettes à la main ou des zones sous barbelés en pleine rue.
Au niveau économique, les conséquences de la crise de 2020 ont fait chuter la livre libanaise qui depuis ne vaut plus rien. Il est impossible de payer en carte bancaire dans tout le pays. Pour payer il faut venir avec des dollars (ou des euros) et changer une partie en livre libanaise.
LOCATION VÉHICULE
Pour vraiment découvrir le Liban, il faut prévoir un itinéraire d’un lieu à un autre.
Vous pouvez prendre un chauffeur mais le mieux et le plus économique est de louer une voiture.
Bon je vais être honnête, il faut être un minimum débrouillard car la conduite est assez "sport" surtout en ville mais sincèrement rien de très compliqué, il faut juste être très attentif car les voitures arrivent dans tous les sens! Heureusement mon conjoint gère toujours très bien la conduite dans tous les pays que l’on visite, alors bravo à lui!
Pour le loueur, nous vous recommandons Advanced car, une compagnie locale très professionnelle. L’agence est située face à la grande mosquée de Beyrouth Al-Amine et ils peuvent vous déposer le véhicule devant votre logement si vous le souhaitez moyennant un surcoût.
PALAIS BEITEDDINE
Nous commençons notre découverte du Liban et direction de la vallée du Chouf avec la visite du palais de Beitedinne, à 850 mètres d’altitude.
Construit entre le 18ème siècle et le 19ème siècle, le palais fut autrefois celui du gouverneur Ottoman puis durant le mandat Français un palais administratif.
Désormais, il sert uniquement à des fins touristiques et est inscrit dans la liste des monuments historiques par la Direction Générale des Antiquités depuis 1934.
Il est composé principalement d’architecture libanaise, avec ses kiosques à balcons appelés au Liban comandaloune, d’harems, d’hammam et de jardins orientaux.
BAALBEK
Nous continuons notre route en direction des montagnes de la Beeka.
Arrivés à Baalbek, on constate la proximité impressionnante avec la Syrie voisine, située à peine à 10 minutes de route, derrière la montagne appelée Anti-Liban.
La zone est considérée comme « rouge » c’est à dire zone de guerre et est formellement déconseillée aux touristes.
De nombreux groupes terroristes sont présents dans la région.
Pour autant, nous avons une expérience des voyages et un goût prononcé pour l’aventure et décidons de nous y rendre. Nous ne voulions pas passer à côté la visite des vestiges de Baalbek, et si comme nous vous souhaitez vous y rendre, nous vous recommandons d’être extrêmement vigilants, conscients des risques et surtout de bien vous renseigner avant de partir dans cette région et au Liban en général.
Nous n’avons eu aucun problème, bien au contraire nous avons reçu un merveilleux accueil mais il faut être conscient de la situation du pays.
Certes dans Baalbek, l’ambiance est plutôt conservatrice mais cela n’empêche pas les gens d’être très gentils et heureux de voir des touristes. Cependant, optez pour une tenue discrète et respectueuse des coutumes locales à Baalbek ainsi que dans tout le Liban.
Dans la ville, vous rencontrerez beaucoup de mendiants surtout des enfants, car la zone regroupe de très nombreux camps de réfugiés Syriens. La pauvreté dans cette zone est réelle et bouleversante. Nous leur avons proposé de la nourriture mais tous ont refusé demandant clairement des dollars…
Nous passons rapidement au souk et goûtons au sfiha. De succulents petites pâtes en forme de losanges farcies à la viande et cuites au feu de bois. C’est un vrai bouis-bouis, il ne faut pas regarder de trop près l’hygiène… mais le goût est là et la gentillesse du personnel nous a marqué. Nous recommandons l’échoppe tout au fond de l’allée voûtée et demandez le jeune Mahmoud.
Hormis l'entrée du souk qui est relativement sûre, il est recommandé de ne pas s'éloigner plus loin dans la ville pour des questions de sécurité.
Pour vous loger, il n'y a pas masse de choix mais foncez vers l'hôtel Palmyra qui est un pur bijou. Avec son architecture et sa décoration bien dans son jus, on se croirait presque dans un roman d'Agatha Christie.
Mention spéciale pour le toit terrasse qui offre une vue imprenable sur les vestiges de Baalbek et l'Anti-Liban. Je vous conseille aussi l'hôtel l'Annexe depuis le site de le Libanais.
Après s’être restaurés, nous nous dirigeons vers les vestiges de Baalbek.
Jadis cité phénicienne, elle fut transformée sous le nom d’Héliopolis à la période hellénistique. A l’époque romaine, les pèlerins affluaient au sanctuaire pour vénérer trois divinités et leurs temples: Jupiter, Vénus et Mercure.
Avec ses constructions colossales, Baalbek est l'un des vestiges les plus impressionnants de l'architecture romaine et demeure un joyau pour le Liban qu’il faut préserver malgré sa position géographique délicate.
Comptez 300 000 livres libanaise par personne (3.75$ en 2023) pour entrer sur le site, des guides libanais se proposeront à vous sur place si vous le souhaitez.
MONASTÈRE QOZHAYA
Nous quittons Baalbek et la vallée de la Beeka pour rejoindre la vallée de Bcharré. Voyageant en février, nous tentons de traverser le Mont Liban, mais étant trop enneigé nous avons dû faire demi tour et passer par Beyrouth… Un sacré détour mais nous n’avons pas eu le choix. Donc notez bien qu’en hiver les routes de montagne sont fermées à plusieurs endroits.
Nous arrivons au Monastère de Qozhaya, situé à 950 mètres d’altitude, dans la région du Nord-Liban. Nous découvrons un superbe édifice creusé à même la roche.
Haut lieu des Ermitages, il a été le siège du Patriarcat Maronite au 18ème siècle et appartient actuellement à l’Ordre libanais Maronite depuis 1708. Le Mot Qozhaya, d’origine syriaque, signifie « Trésors de la Vie », faisant référence à l’abondance de l’eau et la nature luxuriante de la région. En effet, avec ses cultures en terrasses, ses grands pins parasols mais aussi ses fameux cèdres, symbole du pays, la région est un paradis de verdure. N’hésitez pas à rentrer dans l’église, construite à même la roche.
TRIPOLI
Nous continuons notre road trip vers la deuxième ville du pays en direction de Tripoli. L’arrivée dans la ville par le Nord nous enchante, c’est le style de ville que j’adore. Vivante, bordélique, authentique et pleine d’âme. On sent beaucoup plus l’influence musulmane que dans les montagnes plutôt chrétienne.
La ville n’est pas aussi moderne que Beyrouth, elle est restée fidèle aux villes arabes actuelles présentent en Syrie ou en Irak par exemple.
Aucune difficulté pour se garer, tout est gratuit, du moins aucun horodateur ne fonctionne…
Nous rejoignons le vieux souk de Tripoli à pied; Un magnifique lieu de vie, de commerce, d’échange. Des souks, j’en ai visité plus d’un lors de mes nombreux voyages et celui-ci fait parti des plus authentiques que j’ai pu faire. Sous le regard curieux des locaux, nous déambulons jusqu’à trouver la savonnerie Khan Al Saboun. Le savon tripolitain est réputé pour ses vertus car il est préparé avec de l’huile d’olive et des arômes naturels. Pour le reste vous trouverez des épices, des graines, des fruits, des légumes, du poisson, de la viande, des bijoux, des gâteaux libanais ou encore des babioles qui feront le bonheur des papilles ou seulement pour le plaisir des yeux…
BYBLOS ET BATROUN
Nous quittons Tripoli et longeons la magnifique côte méditerranéenne libanaise pour atteindre Batroun puis Byblos, deux villes balnéaires.
Batroun est connue pour son centre ville pittoresque avec ses ruelles pavées et ses petits restaurants. On sent que la côte est touristique et riche, cela contraste réellement avec les villes plus pauvres. Si vous passez à Batroun, je vous recommande de goûter à la fameuse limonade de chez Hilmi’s, qui est une véritable institution!
Ensuite allez jusqu’à l’église Notre-Dame-de-la-mer pour admirer la vue sur la Méditerranée.
A 15 minutes de Batroun se trouve Byblos. Étape incontournable d’un voyage au Liban, Byblos est considérée comme la plus vieille ville habitée du monde. Son histoire remonte à plusieurs siècles avant Jésus-Christ et à l’image du Liban, la cité de Byblos garde encore aujourd’hui les traces des nombreuses civilisations qui s’y sont croisées. En témoignent les ruines successives, habitées dès le néolithique, on peut y admirer entre autres des ruines phéniciennes avec son théâtre, ses colonnes mais aussi sa forteresse datant du Moyen-Âge.
Byblos serait à l’origine du nom de la Bible. Selon l’histoire, c’est de Byblos que les commerçants phéniciens importaient le fameux papyrus d’Egypte, utilisé pour confectionner la Bible.
C’est aussi à Byblos que l’alphabet phénicien a vu le jour, avant la découverte de notre alphabet moderne.
Dynamique et touristique, Byblos est devenue une destination de vacances pour les Libanais qui viennent y faire la fête et profiter du littoral.
Nous avons logé au Beit Fariz wa Lucia, une maison d’hôte sublime dans le vieux Byblos.
Pour toutes mes réservations de logement, je suis passée par le site "L’hôte libanais" qui répertorie des hébergements de charme au Liban.
Après la visite du site archéologique, nous décidons de nous accorder un bon repas au restaurant Khan Byblos situé dans le souk (moderne comparé à Tripoli!).
Nous commandons un plateau de Mezze, une très bonne façon de goûter à plusieurs plats libanais à la fois!
BEYROUTH
Dernière étape de notre voyage au Liban, la capitale: Beyrouth.
Une ville de contrastes et paradoxes: entre architecture moderne et vieilles maisons libanaises, entre pauvreté et richesse, entre mer et montagnes…
Beyrouth ne peut que surprendre ses visiteurs. La ville avec ses énormes immeubles peut décevoir au premier abord mais en se promenant dans les rues, on découvre l’architecture typique et charmante du Liban d’antan.
Ce qui saute aux yeux, c’est le nombre de bâtiments détruits, en ruines au milieu de bâtiments flambants neufs et cela dans toute la ville… voire dans tout le pays. C’est sûr qu’entre la guerre, les conflits, l’explosion de 2020, Beyrouth n’a pas eu des années faciles. La ville pour autant s’adapte et se reconstruit. La maison jaune est l’un des bâtiments emblématiques de Beyrouth, criblée de balle elle atteste de l’état de certains bâtiments dans la ville et témoigne de la violence de la guerre.
• MOSQUÉE ET TOUR DE L’HORLOGE
Le quartier de la grande mosquée Al-Amine fait partie des visites principales.
La mosquée ne se visite qu’à 14:30 donc ne soyez pas étonnés de voir les portes fermées le reste de la journée. La mosquée Al-Amine se trouve côte à côte avec la cathédrale Maronite Saint-George. Ces deux bâtiments représentent à merveille la culture libanaise: un pays multiculturel à la croisée des civilisations. Les religions musulmanes et chrétiennes cohabitent dans tout le pays. Proche de ces monuments se trouvent des vestiges et thermes romains. Cependant, cette zone est actuellement fermée et contrôlée par l’armée car elle comporte le parlement. Les bâtiments ont été désertés et les rues auparavant très vivantes sont devenues fantômes. Malgré tout, nous avons réussi à pénétrer la zone avec l’accord d’un militaire. Seuls au monde, la zone est déserte. On sent la tension des lieux. Voiture teintées d’hommes politiques et voitures blindées de l’armée sont les seuls à accéder à la zone. Face au parlement, la tour de l’Horloge trône. Symbole du pouvoir politique, ce quartier est devenu une zone très contrôlée et qui parfois peut être dangereuse donc je vous invite à suivre les consignes indiquées par l’armée et ne pas s’y attarder.
• GEMMAYZÉ ET BAFFA HOUSE
C’est la rue des restaurants à la mode et des petites boutiques de créateurs. Attardez-vous sur les détails de la rue, les façades des bâtiments, ceux encore sur pieds, ceux en ruines et au delà de tout ça arrêtez-vous dans de délicieux restaurants pour découvrir la gastronomie libanaise. Nous avions choisi de loger dans ce même quartier au sein de la maison d’hôte Baffa House. Une maison traditionnelle, dans une ambiance soignée. Les amateurs de photographie et d’art contemporain apprécieront la décoration. L’accueil de nos hôtes était chaleureux et nous a permis de mieux comprendre l’histoire de Beyrouth et du Liban actuel.
• LA CORNICHE ET LE RAOUCHÉ
Enfin, je vous recommande de vous promener sur la corniche en bord de mer afin d’admirer les pêcheurs et les enfants jouer dans les rochers. Rejoignez le "Raouché" ou aussi appelé "pigeon rock", qui est le symbole de Beyrouth. Nous avons baladé autour du rocher mais sincèrement cela mériterait un gros nettoyage car le lieu est jonché de détritus! Pour profiter du coucher du soleil, je vous recommande de prendre un verre ou encore une shisha à la terrasse du restaurant Al Falamanki.
CUISINE LIBANAISE
Enfin, qui dit séjour au Liban dit gastronomie! Sa cuisine est très réputée surtout dans les pays arabes mais également prisée par les français. Nombreuses sont les spécialités libanaises que je vous invite à découvrir mais voici les principales et mes préférées:
•Hoummous = purée de pois chiche
•sip = pizza libanaise
•Manakish zaatar = galette aux herbes
•tahini = sauce au sésame
•sfiha= petites pâtes en formes de losanges garnies de viande (vers Baalbek)
•Shawarma = galette libanaise à la viande, souvent au poulet
•Kefta = boulettes de viande hachée parfumées aux épices
•kibbehs = boulette viande et boulgour frit
•Falafel = boulette de pois chiche et d'herbes fraiches frits
•Tabouleh = salade de persil ciselé, tomate et oignons.
•Halloumi = fromage grillé style mozzarella
•Labneh = fromage frais au lait de brebis
•Warak enta/dolmas = feuille de vigne garnie
•Fattouche = salade agrémentée de morceaux de galette croustillante
•Rkakates = feuilleté au fromage en forme de cigare
•khoubz arabi = pain rond libanais
•Bi haleeb = riz au lait parfumé au sirop à la fleur d'oranger
•Mouhalabia = Crème à la fleur d'oranger
•Namoura = Gâteau de semoule
•Knafeh = cheesecake libanais et vermicelles
•L'osmaliyeh = vermicelles croustillante et crème fondante à la pistache
•Sfouf= gâteau au sésame et à l’anis
•Vin libanais = Château Marsyas/ château Musar/ Château Ksaras
Restaurant Liza Beirut
Falafel M.Sahyoun Beirut
Mayrig Armenian restaurant Beirut
FICHE VOYAGE:
Vols: Transavia (depuis Lyon - 4h de vol)
Hébergement Baalbek: Palmyra hôtel
Où manger à Baalbek: Dans le souk au fond de l'allée principale des Sfiha
Hébergement Bcharre: Beit Douma
Hébergement Byblos: Beit Fariz wa Lucia
Hébergement Beyrouth: maison d’hôte Baffa House(Top)/ Zanzoun (bof)
Où manger à Beyrouth pas cher: Le chef/ Falafel M.Sahyoun (top les deux)
Où manger à Beyrouth chic: Tawel/ Liza/ Arthaus/ Al Falamanqui/
Grab'n go (magasin): pour acheter de la nourriture sur le pouce dont du hoummous ou du Bi Haleeb (dessert)
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